Avec, Contre, Sur

L’exposition de Françoise Pétrovitch est un décor idéal pour danser, le corps y est à l’œuvre sur les murs. C’est à la fois une partition et une dramaturgie pour une chorégraphie in situ. L’œuvre picturale ou sculpturale est un support pour le mouvement, mais aussi un partenaire pour ma proposition. J’envisage cette performance comme un duo, un dialogue entre la danse et la peinture. Conçue comme un parcours où le public est amené à suivre ou à surprendre la danseuse, chaque endroit choisi est sujet à une variation autour des œuvres présentes. Tour à tour imitation, décor, sujet, antagonisme ou complément, le rapport entre l’art pictural et le mouvement évolue et se décline sous différentes petites formes et points de vue. Chaque séquence est imaginée sur place et le travail de composition se joue pendant les heures d’ouverture, quelques jours avant la performance. C’est également l’occasion de rendre visible un travail entamé dans le secret de l’atelier, où la peintre définit la proposition du modèle, qui redéfinit l’intention du peintre, dans un échange vivant et mouvant.

C’est en 2007 qu’Élise Ladoué rencontre Françoise Pétrovitch, à l’occasion d’une résidence de la chorégraphe Julie Desprairies à la Manufacture nationale de Sèvres. L’artiste y réalisait son Renard du Cheshire, pièce monumentale en grès. Élise Ladoué, alors danseuse de la Compagnie des prairies et déjà grande admiratrice de l’œuvre de Pétrovitch, a côtoyé son renard alangui, séchant dans les ateliers… Cette fréquentation régulière de la danseuse et de la sculpture a créé certains liens durables…